Les Tchèques ont toujours conçu la Tchécoslovaquie,
beaucoup plus que les Slovaques, comme leur État.
Et ils l’ont conçu comme tel parfois si égoïstement, si dédaigneusement, et avec un tel manque d’égards,
qu’ils ont précisément poussé les Slovaques à ne pas concevoir la Tchécoslovaquie comme leur État.
« Vaclav Havel » Méditations d’été »
Au cœur de l’Europe, Praque avec atmosphère magique est devenu l’une des principales destinations touristiques du vieux continent.
Éternelles vois de passage, la Bohême, l Moravie et la Slovaquie, régions qui formaient la défont Tchécoslovaquie, ont toujours été
au carrefour des routes commerciales et de communications qui ont fait l’Europe. Très tôt dans l’histoire, leur position centrale a
favorisé en leur sein, la rencontre des influences latines, slaves et germaniques. Cette situation de passages a imposé aux peuples
qui y habitent, une renommée qui dépasse en prestige l’importance que leur vaut leur poids démographique. Et il n’est que justice
aujourd’hui, en cette fin de XX e siècle, après plus de cinquante années de plomb du communisme, de voir tant d’Occidentaux accourir
comme pour retrouver une partie de leur passé. C’est en effet là, dans cette Mittel Europa dont firent aussi partie l’Autriche et la
Hongrie que s’est tissé tout au long de l’Histoire, et plus particulièrement aux XIX e et XX e siècles, le destin de l’Europe.
Mais ce n’est pas seulement pour cela que les Républiques tchèque et slovaque connaissent un tel prestige. Praque a été, avec Vienne,
paris, Anvers, Venise, florence, une de ces ville européennes où l’art sous toutes ses formes s’est épanoui. Son magnifique cadre, où
le baroque, le rococo et l’art déco éclatent en mille couleurs et détails, envoûtera l’âme des voyageurs qui seront au rendez-vous.
La Tchécoslovaquie, l’ancienne fédération qui regroupait la Bohême, la Moravie et la Slovaquie, n’a pas supporté les
bouleversements intervenus dans l’ancienne URSS et en Europe de l’Est à la fin des années 80. Sous la pression de vieilles
tensions nationalistes, elle a dû disparaître. Rarement, au cours de l’Histoire, entraînés qu’ils étaient dans les rivalités
des Empires continentaux, les peuples d’Europe Centrale ont pu garder le contrôle de leur destin. Au début du XX e siècle pour
les Hongrois et les Polonais, et pour les Tchèques et les Slovaques ensemble, la chute des empires allemand et autrichien va
apporter les indépendances que les ferveurs nationalistes du XIX e siècle avaient laissé espérer. Le nazisme avec ses terreurs
et ses morts et le communisme avec ses chapes de plomb et ses procès truqués vont interrompre le libre cours de l’émancipation
des nation de la Mittel Europa. La décomposition de l’URSS à la fin des années 80 va à nouveau permettre à l’histoire de rebondir.
Modèles pour toute l’Europe centrale et orientale, les Tchéco - Slovaques ont montré avec la Révolution de Velours (1989), qui
libéralisme, et par leur divorce à l’amiable qui les rendit chacun enfin libres et indépendants (1992), qu’ils étaient restés
fidèles à leurs longues traditions de tolérance.
Tchéquie et Slovaquie, très contrastées l’une par rapport à l’autre, tant sur le plan humain que géographique sont tout aussi attrayantes ; la première avec Praque, cité d’art et d’histoire, et la seconde avec Bratislava, symbole de la douceur slave méridionale. Toutes deux ont nombre de monuments et d’œuvre d’art, de citadelles et de châteaux, un folklore coloré et une cuisine originale. Sans oublier une réelle hospitalité doublée d’une très sympathique curiosité pour les Occidentaux ( les Français en particulier ) dont Tchèques et Slovaques ont si longtemps été coupés.
Amateurs d’art et de musique classique, passionnés de théâtre, alpinistes, amoureux des sport d’hiver et des randonnées, curistes,
ou tout simplement curieux de vivre on moment fort, historique, littéraire ou humain ; tous les voyageurs seront comblés par un
séjour en Tchéquie.
La géographie
Au sens propre, la Bohême désigne la province au centre de laquelle se trouve Praque. L’autre province tchèque qui inclut une
petite portion de l’ancienne Silésie, est la Moravie. Rattachée au XIII e siècle à la couronne de Bohême, La Moravie a depuis lors,
vécu la même histoire que sa voisine, à tel point que jusqu’à la fin de la première guerre mondiale lorsqu’on parlait de « Bohême »
on sous-entendait la plupart du temps « et Moravie ». Aujourd’hui ces deux provinces forment une seule entité (la République Tchèque).
Depuis longtemps, les Tchèques s’expriment en français appellent leurs pays du nom qui leur vient tout naturellement à l’esprit : la
Tchéquie . quant à la Slovaquie, elle forme une entité régionale homogène qui a débouché sur la création d’un État du même nom
en 1993.
Les populations
La République Tchèque compte 10 millions d’habitants et la Slovaquie environ 5 millions ; chacun des deux États compte encore de
nombreux ressortissants de l’autre, restes de l’ancienne Fédération Tchécoslovaque. De nombreuses minorités sont également présentes
dans les deux républiques : 74000 Allemands vivent en Tchéquie; 60000 Hongrois au sud de la Slovaquie, (ce qui complique un peut les
relations avec la Hongrie voisine) ;80000 Polonais au nord des deux États et dans l’est da la Slovaquie, environ 5000 ukrainiens et
10000 Russes.
Le relief
La Bohême forme un bassin relativement plat, quelque peu vallonné par endroits et dont l’eau s’écoule par l’Elbe et ses affluents et
par la Vltava (Moldau). A l’ouest et au nord, s’étendent les massifs da la Sumava, les Krusne Hory et les Krkonose qui atteignent
1 602 m à leur point culminant ( le mont Snezka ). La Moravie, encadrée à l’ouest par la Bohême et à l’est par la Slovaquie, est
traversée par la rivière d’où elle tire son nom. L’Oder prend sa source, au nord, et à l’est, s’élèvent les Petites Carpates
( Male Karpaty ).
Le relief est largement influencé par les cours d’eau, les lacs naturels et artificiels et par les étangs. Sur quelques fleuves et
rivières, la construction des barrages a entraîné la formation de grands lacs artificiels qui sont d’une importance capitale tant
pour les économies ( production d’énergie électrique, influence sur le climat ) que pour le tourisme.
Les grands lacs artificiels se trouvent, entre autres, à Lipno et Orlik sur la Vltava, à Vranov sur la Dyje.
Depuis le XVI e siècle, de grands étangs ont été aménagé ; ils sont plus de 5000 dans la seule région de la Bohême du Sud
( région de Ceske Budejovice et de Trebon ). Avec une superficie totale d’environ 20000 hectares, ils servent à la pisciculture ; on
y élève en particulier l’excellente carpe de Trebon. Par contre, les lacs naturel sont plutôt rares et sont généralement très froid.
On trouvera, en outre, un peu partout des plateaux calcaire aux remarquables grottes souterraines, très vastes et pittoresques,
ornées de curieuses stalagmites et stalactites. Le « Karst de la Bohême centrale » appelé Zlaty Kun ( Cheval d’or) se trouve près de
Beroun (à 30 km à l’ouest de Prague). Le « Karst morave » à 30 km au nord de Brno, est connu par son gouffre de la Macocha d’une
profondeur de 137 m, et son cours d’eau souterrain, la Punkva.
Les mois les plus froids sont décembre, janvier et février ; les plus chauds juillet et août, quelquefois juin. La température descend
parfois en hiver jusqu’à -20 degrés, pour monter en été à plus de 30 degrés. Le printemps et l’automne sont en général très
agréables, en particulier la fin du printemps (depuis mi-mai) et la première moitié de l’automne (jusqu’à mi-octobre). Les
précipitations annuelles sont abondantes et République Tchèque ne connaît pas de situation de sécheresse; de plus, forêts, prairies,
étangs et barrages maintient suffisamment d’humidité. Près de 30% du territoire sont couvertes de forêts.
Températures moyennes
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Le Thermalisme
De nombreuses sources minérales ont donné naissance à une multitude de stations thermales qui ont assuré depuis longtemps la
réputation de la Bohême. Les villes d’eau les plus connues sont les suivantes :
Karlovy Vary, très appréciés pour les maladies du foie, de la vésicule biliaire et de maladies de l’estomac.
Frantiskovy Lazne, Marianske Lazne en Bohême occidentale, pour les maladies de peau.
Teplice, au nord-ouest de la Bohême.
Janske Lazne dans les monts des Géants (Krkonose), spécialisée dans le séquelles de la poliomyélite infantile.
Au centre de la Bohême, la ville d’eaux de Podebrady est célèbre pour ses soins et cures dans toute l’Europe Centrale; L’Est de
la Bohême est également très riche en stations thermales, par exemple Velichovky, Bohdanec, Beloves, etc.
En Moravie du Nord, Dolni Lipova jouit d’une excellente réputation pour ses soins contre l’obésité, ainsi que Jesenik et
Karlova Studanka (maladies des nerfs). Non loin de Zlin, la station de Luhacovice est connu pour les excellents résultats
que l’on y obtient dans le traitement des maladies des vois respiratoires.
L’eau minérale de certaines stations est mise en bouteilles et utilisée soit pour les cures, soit comme eau de table.
Parmi les plus importantes, citons les eaux de la Source du Moulin (Mlynsku Pramen) de Karlovy Vary, de la Source Rodolphe de
Marianske Lazne, de Vincentka de Luhacovice, et celle de Saratica à effet purgatif.
Les religions
Après la brutale Contre-Réforme du XV e siècle, la grande majorité des Tchèques d’aujourd’hui est catholique. On compte 18
autres religions dont la plus importante est l’Église Tchécoslovaque de tradition protestante hussite qui a été réactivée au début
du XX e siècle. La très importante population juive de l’avant deuxième-guerre mondiale est maintenant réduite à quelque 4000
personnes, essentiellement en République Tchèque ( Prague ).
Les langues
Les langues officielles de la République Tchèque - tchèque. Les premiers textes littéraires tchèques sont apparus en Bohême dès
le IX e siècle. Mais c’est surtout entre les XIII e et XIV e siècles que le tchèque apparaît vraiment en tant que langue littéraire.
Il faudra pourtant attendre Jan Hus (1370 - 1415 ) pour qu’elle parvienne à maturité ; il en réformera en effet l’orthographe et
unifiera le vocabulaire. Le tchèque utilisent l’alphabet latin, mais certain lettres sont surmontées de signes ( appelés diacritiques )
qui en modifient la prononciation par rapport à nos propres sons en les chuintant.
L’économie
Les principaux centres industriels sont : Prague, Ostrava, Pilsen, ainsi que la région située aux pieds des monts Métallifères de
Bohême.
L’industrie a pris un essor considérable depuis la Seconde Guerre mondiale. La production d’aujourd’hui comparée à celle
d’avant-guerre a quintuplé. Le développement le plus marquant a été enregistré dans le secteur des machines-outils et dans
l’industrie métallurgique.
L’industrie alimentaire occupe une place de choix puisqu’elle est la deuxième activité économique de la République Tchèque, avec
notamment ses fameuses brasseries, la bière étant très bien exportée. Les marques les plus connues sont Urquell (Prazdroj) de Pilsen
et Budvar de Ceske Budejovice. Le droit de Brassage était depuis le Moyen -Age le privilège des villes. Les chocolateries jouissent
d’une excellente réputation ainsi que les conserveries de légumes ( surtout les concombres de Znojmo ).
Dans l’agriculture, on assiste à présent à une dé collectivisation poussée. La mise en culture est très intense : plus de 43% de la
superficie totale est utilisée pour les cultures : céréales, malt, houblon, lin et betterave sucrière ; tous sont largement exportés.
Dans le domaine de l’élevage, c’est surtout le bœuf et porc qui prédominent.
Le vin provient surtout de Melnik et Zernoseky. La production de spiritueux, est importante, notamment celle d’eau - de - vie de
quetsches ( Slivovice ) à Vizovice, de liqueurs amères à Karlovy Vary et de l’eau - de - vie de seigle ( Starorezna ) à Prostejov.
La sylviculture joue aussi un grand rôle dans l’industrie. Les forêts de conifères prédominent ( sapin, pins, épicéas, mélèzes ),
mais ces derniers coexistent aussi avec des arbres feuillus ( chêne, hêtre, charme, bouleau, peuplier et saule ).
La chasse et la pêche
Depuis toujours, Tchéquie est connue pour leur grande richesse en poissons d’eau douce : la pisciculture y est parfaitement organisée
et possède une tradition millénaire. Déjà au XIV e siècle, l’empereur Charles IV encourageait la création d’étangs pour l’élevage des
carpes.
Les Tchèques adorent pêcher. Rivières et ruisseaux de montagnes abondent en truites et ombres tandis que dans ceux des plaines vivent
brochets, carpes, tanches, silures, perches, barbeaux brèmes et gardons.
La gibier est très abondant, en particulier les faisans et les lièvres. Un grand nombre d’animaux vivant sont pris au piège et
exportés vivants vers l’Europe Occidentale pour régénérer les espèces.
La Bohême et la Moravie sont de vieilles terres de chasse. Au Moyen Age, alors que le droit de chasse était réservé à la haute
noblesse, de nombreuses chasses gardées et faisanderies furent créés dont plusieurs sont toujours en activité. Parmi les plus
connues : la faisanderie du château de Sidlochovice, à 18 km au sud de Brno. Des parties de chasse sont organisées, partout selon
les saison. Le Parc à gibier de Zehusice est aussi très réputé pour son troupeau de cerf blancs.
Outre le faisan, le gibier à plumes abonde en coqs de bruyère, coqs de bouleau, outardes, gelinottes, perdrix, canards sauvage, oies
sauvages et bécasses. Autre animaux que l’on rencontre mais dont la chasse est réglementée : le chamois, le lynx, le chat sauvage,
l’ours et le loup.